lundi 23 février 2015

La Tanière de la Bête : Ennemie public N°1

lundi 23 février 2015



La Tanière de la Bête/Joshuu Sasori: Kemono-beya (1973) est la troisième et dernière œuvre de la saga que réalise Shunya Ito. Ce dernier collabore une nouvelle fois avec l’égérie des seventies, Meiko Kaji dans le rôle phare de Sasori. Il livre alors une œuvre stylisée et avec un rythme plus posé que les deux opus précédents.

Dans La Tanière de la Bête, Nami « Sasori » Matsushima est toujours, après son évasion en cavale. Elle va se lier d’amitié avec une prostituée alors que le détective Kondo met un point d’honneur à la retrouver…

Shunya Ito plonge son héroïne dans la jungle urbaine nippone après celle des prisons. Dans une cité glauque et cruelle, où la condition de la femme est encore peu de chose, la prisonnière 701 est traquée comme un animal. Fatiguée, à bout de souffle, Sasori, la traquée ouvre l’œuvre de Shunya Ito sur une scène d’anthologie qui se termine par l’ablation d’un bras, menotté au sien. Gore. Elle prendra la fuite et continuera à courir comme elle a toujours sût le faire. Si Matsu est traquée comme un animal, elle perd quelque peu de sa bestialité de révolté des prisons pour donner une image plus sociable et humaine.

Matsu se sociabilise au contact d’une prostituée. Elle vient même à trouver un emploi. En vérité, elle prend tout simplement le temps de vivre alors qu’elle est recherchée par la police. Ici, Shunya Ito livre un film d’exploitation d’une beauté absolue. Il prend le temps de filmer son égérie comme un dernier au revoir à la caméra. La contemplation se fait plus douce mais aussi plus belle. Il développe ses codes visuels qui le caractérisent tant pour faire de La Tanière de la Bête une œuvre lyrique, une œuvre superbe.
Mais Matsushima Nami ne serrait pas Sasori s’il n’y avait une vengeance à perpétrer. Sa Vengeance, Sasori l’effectue sur une bande de proxénète menée par une ancienne co-détenue. Ces derniers maltraitent les prostituées et n’hésitent pas à les faire avorter de force. Sasori gagne alors ce visage impassible, celui d’une sentence qui ne frappe pas au hasard. Elle-même maltraitée par ces voyous, et comme à son habitude, elle ne reculera devant rien pour atteindre son but, même devant le détective Kondo, obsédé par la prisonnière 701 en fuite.

Pour sa dernière réalisation de la saga des Joshuu Sasori, Shunya Ito fait de La Tanière de la Bête un chef d’œuvre d’onirisme ravageur pour tout spectateur. Et démontre tout le talent d’un cinéaste trop rare.
I.D.

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