jeudi 25 juin 2009

La Marque du Tueur : N°1

jeudi 25 juin 2009

La marque du tueur afficheSeijun Suzuki est une institution cinématographique à lui tout seul. Un cinéaste qui a fait ses classes dans les célèbres Studios de la Nikkatsu, lesquels devaient quelques années plus tard le licencier à cause d’une audace débordante et d’un esprit en inadéquation absolue parce qu’iconoclaste. Maître de la série B baroque et poétique, Seijun Suzuki enfante La Marque du Tueur/Koroshi No Rakuin en 1967, son dernier film populaire à l’esthétique pop et à la musicalité jazzie pour les célèbres studios.

La Marque du Tueur est sans doute ce que Seijun Suzuki sait faire le mieux. Décalé, stylisé à outrance, œuvre folle et provocante plus proche du film expérimental que du film de commande, il y applique un esprit des plus novateurs. Parfois emprunt de non-sens, parfois surréaliste, La Marque du Tueur est un ovni cinématographique rempli de trouvailles visuelles incroyables se fourvoyant dans l’absurde et dans un érotisme à la fois beau et violent.

La Marque du Tueur est aussi troublant que les ellipses qui s’enchaînent, le film lâche le spectateur pour mieux le rattraper dans un noir et blanc de toute beauté. Film noir, polar épuré, drame, La Marque du Tueur reste inclassable, incarné à l’écran par un Joe Shishido monumental. L’acteur aux joues artificiellement gonflées interprète un tueur à gage, N°3 dans la hiérarchie des assassins. Hanada de son prénom aime sentir l’odeur du riz qui cuit, et est un professionnel hors pair jusqu’au jour où il rate un contrat. Il devient alors la proie du légendaire assassin N°1 dont personne n’a jamais vu le visage.

C’est après avoir vu La Marque du Tueur qu’on comprend le mythe. Celui du film bien entendu mais également le mythe qui entoure son auteur. On comprend l’importance de l’œuvre si ce n’est des œuvres du cinéaste. On comprend pour quoi le film fût un choc pour nombre de cinéphiles et quelle fascination il dégage. Il existe un style Suzuki indéniable d’une importance sans borne. Seijun Suzuki un état d’esprit nihiliste, un acharnement de déconstruction rempli d’ironie et un cinéaste incontournable à l’image de ce chef-d’œuvre qu’est La Marque du Tueur.

I.D.

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