mardi 30 décembre 2008

Le Vieux Jardin : "La vie est longue. L’histoire l’est bien plus encore"

mardi 30 décembre 2008
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En 1979, après l’assassinat du président Park Chung-hee, des manifestations voient le jour dans les quatre coins de la corée du sud, ces dernières sont violemment réprimées par l’armée. Oh Hyun-woo, un militant socialiste fait partit de ces manifestants, pour échapper à la répression il prend le maquis en se cachant chez Yoon-hee, un professeur de dessin. Une relation passionnée va naître jusqu’au jour où Hyun-woo est arrêté puis jeté en prison. Dix-sept ans plus tard, à sa sortie de prison, Hyun-woo retourne dans la maison dans laquelle il a vécut avec Yoon-hee et se remémore les moments passés ensemble.

Le Vieux Jardin (2007) de Im Sang-soo est l’adaptation d’un livre de Hwang Sok-yong qui bouleversa le cinéaste. Ce dernier en l’adaptant voulu à son tour émouvoir à travers cette romance sur fond d’agitation politique. Ce film d’Im Sang-soo se place après son œuvre précédente, The President’s Last bang (2005) avec la mort du président Park. Ici, il narre l’après, les années quatre-vingt, les manifestations, le souffle de liberté qui touche la population et le retour à la réalité avec les répressions violentes pour stopper l’hémorragie libertaire.

Le Vieux Jardin est une œuvre touchante. Touchante par le tourbillon de l’Histoire qui emporte ce couple née d’une situation trouble. Un couple qui sera séparé par ces mêmes évènements qui les dépassent. Touchante parce que les deux personnages principaux, brillamment interprétés sont attachants. Il y a une facilité d’identification indéniable. Une romance impossible dans un chaos socio-politique entre un homme tiraillé par son combat politique et l’amour qu’il porte à une femme. Une femme loin de cette agitation n’ayant qu’une envie : vivre cet amour sans contraintes et sans pression extérieure.

Im Sang-soo frappe juste comme il avait pu le faire avec son film antérieur : dénoncer sans réellement le faire, condamner sans réellement le montrer. On pourrait croire que c’est une façon un peu lâche d’opérer, mais là où d’autres en feraient tout un pamphlet inquisiteur, Im Sang-soo par la seule force des images nous interpelle. Il nous laisse libre arbitre de nos sentiments et de nos convictions. Il montre. Nous, nous en faisons la critique qu’il y a à faire. La caméra de Im est témoin d’un morceau de l’Histoire sud-coréenne. Un réalisateur journaliste d’un passé noir qui souhaite interpeller les consciences.

Im Sang-soo réalise cette œuvre tout en finesse : la mise en scène est pure sans fioriture, alternant passé/présent sans alourdir le propos, réalisant des plans superbes où les époques se mélangent au gré des souvenirs de Hyun-woo. Les scènes sont grandes d’émotions : son incarcération, ses retrouvailles avec les membres de sa famille et sa vie reclus dans la maison de Yoon-hee. Emotion montrée toute en pudeur. De l’autre côté, Yoon-hee se raconte. La vie sans lui. La fille qu’elle à eut de lui et les étudiants qu’elle fréquentent lesquels rêvent de combat politique comme… lui. Il n’y a pas un instant où elle ne pense pas à Hyun-woo.

Le Vieux Jardin interroge. Á travers cette histoire d’amour, l’œuvre d’Im Sang-soo interpelle sur nos actes et les évènements qui se jouent. Hyun-woo a le sens du sacrifice : sacrifiant son amour pour la lutte politique dans laquelle il perdra dix-sept ans de sa vie et un amour. Pourquoi ? Pour s’entendre dire du surveillant de prison qui le sort de sa cellule avant d’être libéré qu’à l’extérieur les choses ont changées mais ce n’est pas grâce à lui. Pourtant, la situation politique de la Corée a changé. Grâce à qui ? Tout au long du film, des manifestants sont réprimés, des étudiants se sacrifient pour que les choses changent sous le regard de Yoon-hee, impuissante.

Le Vieux Jardin est une œuvre forte, émouvante et intelligemment réalisée. Im Sang-soo nous montre encore tout son talent de cinéaste et parvient véritablement à nous toucher.

I.D.

vendredi 26 décembre 2008

Full Alert (Ko dou gai bei) : Classique estampillé « Hong-Kong 1997 »

vendredi 26 décembre 2008
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Full Alert (1997) de Ringo Lam s’inscrit comme l’un des grands classiques du polar HK, thriller violent où l’on sent une tension électrique permanente et où deux hommes se livrent à un jeu du chat et de la souris dans une ville sous pression.

L’inspecteur Pao arrête un meurtrier sous les traits d’un ingénieur-architecte : Mak Kwan. Ce dernier avoue le crime d’un confrère mais se légitime en clamant qu’il voulait juste se défendre. Pourtant, au fil de l’enquête Pao ne peut s’empêcher de penser que ce meurtre cache autre chose. Il va mettre en lumière l’organisation du plus gros casse de la colonie, celui du Jockey Club. La course contre la montre est en marche et s’engage alors entre les deux hommes, un face à face violent et en apnée sur tous les points.

Full Alert est l’un des chefs-d’œuvre de son auteur, Ringo Lam aux côtés de Full Contact (1993) et autres séries des On Fire. L’un des films les plus marquants du genre tant l’œuvre est d’une noirceur pessimiste où le point de non-retour atteint son paroxysme à mesure que les images filent et l’ambiance sombre envahit l’écran. Il y a quelque chose dans ce film qui fait de lui un chef-d’œuvre. Ce quelque chose est l’ensemble des éléments qui en font une référence du polar. Tout y est grand du jeu des acteurs, Lau Ching-wan en flic désabusé à Francis Ng en psychopathe d’anthologie à la réalisation en passant par l’histoire ou encore la musique.

D’emblé, Full Alert frappe fort. Un lieu, une époque. En l’occurrence une année, celle de la rétrocession de HK à la Chine, c’est ici que tout se joue. Une ambiance générale terne où le temps file à toute vitesse pendant que s’installe un malaise, un compte à rebours oppressant comme le braquage qui arrive à vitesse grand V sans que les policiers ne puissent l’arrêter, restés quasi-stoïques. On sent des personnages lents, fatigués qui ont des difficultés à avancer. Vie de flic, leur quotidien professionnel, et à côté leur vie privée sans regard sur le futur si ce n’est au travers d’un enfant en bas âge, celui de Pao. De l’autre côté, des malfrats sans pitié avec le personnage de Mak Kwan, un homme à part, presqu’un monsieur tout le monde, différent du gangster habituel : il a une motivation bien personnelle et s’y accroche.

Ringo Lam annonce les hostilités dès le début. Hong-Kong 1997 estampille le titre après la vision d’images aux ralentis. Les images angoisse presque. Elles obnubilent son spectateur. Une ambiance bizarre y émane. Full Alert s’inscrit en chinois puis en anglais. Et un Hong-Kong 1997 donc, qui ponctue, frappe comme le marteau d’une sentence. On sait que l’heure quarante qui va suivre va faire mal, très, très mal. Et l’œuvre ne déçoit pas tant elle s’impose comme une expérience jamais vue dans le polar hong-kongais. L’œuvre naît d’un traumatisme (l’ambiance rétrocession) et traumatise. Le flic trouve son alter ego avec le malfrat. Ce dernier le trouve sous les traits du flic. Rien ne les différencie si ce n’est la loi. Rarement, un cinéaste n’aura fait preuve d’autant de talent pour construire le récit d’un face à face où flics et voyous se confondent. Le talent de réalisation de Ringo Lam est indiscutable aussi bien dans le feu de l’action, caméra à l’épaule que dans les moments de contemplations où il remplit son cadre comme un peintre sa toile.

Full Alert fait donc partie de ses films qui vous tiennent par les tripes de la première à la dernière image, celle d’un Lau Ching-wan pleurant la mort du personnage interprété par Francis Ng comme s’il perdait une part de lui-même. Troublant.

I.D.

lundi 22 décembre 2008

Le Bon, la Brute et le Cinglé : Il était une fois…

lundi 22 décembre 2008
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Les années 30 en Mandchourie. Un train file droit au milieu du désert. Ce même train sera le lieu de rencontre de trois individus. Le Cinglé qui attaque le train et détrousse un haut dignitaire japonais d’une carte amenant à un trésor royal caché sous l’ère Quing. La Brute, tueur à gages et mercenaire engagé pour récupérer cette carte. Le Bon, chasseur de prime qui en plus de vouloir empocher les primes des truands qu’il traque, se met également en quête de la fameuse carte.

Kim Jee-woon se met aux manettes d’un western à la sauce orientale avec Le Bon, la Brute et le Cinglé (2008) en réalisant une retranscription réussie du western américain à l’est asiatique. D’autant plus que le film se veut historique puisqu’il montre ce qu’était la Mandchourie entre les deux guerres avec l’occupation japonaise et les différentes nationalités qui s’y mélangeaient.

Pari d’autant plus réussi puisque sans prétention, le film divertit. Cette dernière œuvre de son auteur au titre presque emprunté est une œuvre cinématographique originale et loufoque, cela dès les premières minutes qui conduisent à l’attaque d’un train magnifiquement filmé en Cinémascope et sous une bande son tonitruante. On pense à Sergio Leone et tout à une flambée de western de Ford à Corbucci.

Le film se veut un hommage c’est indéniable mais plus encore, Kim Jee-woon redéfinit un genre qui semblait mort en lui redonnant une créativité que l’on n’attendait pas. Ce n’est pas une simple parodie constituée de référence à la Tarantino. Ici, Kim Jee-woon utilise ces mêmes références pour apporter un plus dans une œuvre personnelle, un festival de bruit et de couleurs, un festival d’action et d’humour.

Le Bon, la Brute et le Cinglé distrait à mesure que l’on suit les péripéties d’un chasseur de prime solitaire, d’une brute sans foi ni loi et d’un voleur des plus excentrique. Trois personnages définis par un adjectif. Adjectif qu’ils s’échangeront ainsi à mesure que le film avancera, dans un décor grandiose entre l’étendu désertique et le marasme des habitations et des échoppes emboîtées les unes aux autres.

La mise en scène du cinéaste est explosive et parvient à clouer sur son siège sans jamais ennuyer, en contrebalançant les scènes d’action et de comédie. Mais aussi efficace lorsqu’il s’agit de réaliser des scènes de gunfight et de course-poursuite. Il en sort de ce chaos généralisé, entre les différents peuples qui se côtoient et les affrontements qui ont lieu, une œuvre facile à regarder dont il est aisé de s’y plonger. On se croirait retomber en enfance où cow-boys caboteraient avec un univers à la Mad Max et des aventures façon Indiana Jones, tout ceci bien sûr en mieux.

Le Bon, la Brute et le Cinglé de Kim Jee-woon est une œuvre qui fonce à cent à l’heure à la fois spectaculaire et maîtrisé. On jubile du début à la fin avec un trio d’acteur charismatique comme il se doit, avec une mention spéciale au génial Song Kang-ho en Cinglé. On regrettera le trop placide Jung Woo-sung (le Bon) ainsi qu’une histoire qui commence à faire date (la course vers le trésor caché). Mais dans tout les cas ce cinquième long de Kim Jee-woon est un plaisir à voir et à revoir.

I.D.

dimanche 21 décembre 2008

Police contre Syndicat du Crime (Kenkei tai soshiki boryoku) : Corruption généralisée

dimanche 21 décembre 2008
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Dans Police contre Syndicat du crime (1975), Kinji Fukasaku s’attaque aux relations étroites qui existent entre policiers et yakuzas mais aussi entre yakuzas et hommes de pouvoir, qu’ils soient du monde politique comme économique. On y suit toute une ribambelle de personnages qui s’acoquinent les uns aux autres à la vue et aux sus de tous. Si bien que Police contre Syndicat du Crime aurait pu s’intituler police avec syndicat du crime jusqu’à l’arrivée d’un policier qui change la donne.

Jusqu’alors, Kinji Fukasaku nous présentait une société japonaise corrompue avec des personnages avides de pouvoir lesquels prennent place dans la région d’Osaka, dans une ville proche d’Hiroshima en 1963 où la guerre des gangs fait rage entre les clans Ohara et Kawadé. D’un côté, elle oppose le chef par intérim Hirotani et de l’autre Kawadé lequel bénéficie de l’appui de l’adjoint au maire, ex-yakuza. Au milieu de tout cela, on retrouve un flic : l’inspecteur Kuno. Ce dernier plébiscite Hirotani et partage une véritable amitié avec le malfrat. Pour en finir avec les affrontements sanguinaires, le préfet de police place à la tête de la brigade anti-gang l’incorruptible policier Kadai. Ce dernier se donne pour objectif de nettoyer les services de police de la corruption qui la gangrène. Et pour se faire, il utilise ces mêmes flics corrompus pour atteindre son but.

Kinji Fukasaku impose toute sa virtuosité dans la réalisation de ce polar musclé. Il y décrit avec soin les relations ambiguës de tout ce joli monde ayant vu le jour avec l’après-guerre. Une œuvre contestataire qui pointe du doigt la police et ces agissements illicites. Police contre Syndicat du Crime est un film à la violence brute qui frappe brusquement et sans concession. Un film de yakuza allant à l’encontre des règles que Kinji Fukasaku avait établi dans certains de ses films.

Ici, Fukasaku crée une tension entre des personnages antagonistes dû à leurs fonctions qui se mélangent, s’allient, se font la guerre et dans laquelle en ressort une certaine confusion. Les flics se transforment en voyous et ces derniers se font justice eux-mêmes. Certains flics défendent les intérêts d’un clan, d’autres du clan rival au premier. On tente d’influencer le court du jeu par son statut de policier comme d’adjoint au maire au milieu de règlements de compte dont les journaux font leurs gros titres. Finalement les hommes quels qu’ils soient sont les mêmes, truand comme flic semble nous dire Fukasaku.

Police contre Syndicat du Crime c’est aussi l’histoire d’une amitié entre l’inspecteur Kuno et le yakuza Hirotani que tout oppose de part leur profession respective. On y sent tout de même un profond respect entre les deux hommes jusqu’au dénouement tragique. Kinji Fukasaku signe avec Police contre Syndicat du Crime l’un de ses meilleurs film si ce n’est le meilleur.

I.D.

mercredi 17 décembre 2008

Sha, Po, Lang (Saat po long) : Revival

mercredi 17 décembre 2008
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Wilson Yip signe avec SPL (2005) un polar sombre d’une violence à la fois extrême et brutale. On retrouve dans ce film un Yip en grande forme entouré d’un casting monstre. Donnie Yen (également chorégraphe) nous impressionne par ses qualités physiques, épaulé par un Simon Yam au jeu juste et d’un adversaire de taille : Sammo Hung, époustouflant en chef de la pègre à la fois doux et attentionné avec sa femme et son bébé, tout autant cruel et sans pitié dans ses affaires. Les seconds rôles sont tout aussi captivants que ce soit chez les flics avec des histoires personnelles touchantes, qu’avec l’implacable tueur à gage sous les traits d’un Wu Jing à la crinière blonde faisant preuve d’une maestria martiale grandiose et d’une sauvagerie inouï.

Tout se beau monde se retrouve donc dans une histoire où la Mort, la Destruction et la Cupidité rôdent. En introduction du film, on nous explique que selon l’astrologie chinoise la combinaison de ces trois étoiles peut favoriser ou briser la destinée de chacun. C’est ainsi que le lieutenant de police Chan (Simon Yam) et son équipe se donnent tous les moyens (même illégaux) pour parvenir à coincer le caïd Wong Po (Sammo Hung). Mais voilà, la retraite de Chan approche et Po est toujours en liberté. Le lieutenant Ma (Donnie Yen) arrive dans l’équipe de flic pour remplacer Chan et poursuivre les investigations sur Wong Po.

Mort. On pensait le film d’action hongkongais mort. Révolu. Aux oubliettes. Rien d’intéressant à se mettre sous la dent. Un genre qui fit les beaux jours de l’ex-colonie britannique et qui semblait se laisser aller dans des productions sans valeur pour se faire férocement réveiller par les coups de semonces provenant de Thaïlande et de Corée du Sud.

Destruction. Wilson Yip et Donnie Yen remettent au goût du jour donc, un genre qui semblait s’être essoufflé. Et d’une certaine façon avec SPL, on fait table rase du passé et on écrit le futur du polar d’action. Ils éliminent tout ce qui a pu se faire auparavant et donnent dans le réalisme. Des combats à la fois virils et percutants, préférant des affrontements à terre plutôt que la tradition des câbles et des envolés. Ces scènes d’actions donnent au film un côté très brut de décoffrage.

Cupidité. En espérant que SPL devienne un fer de lance d’une tradition du nouveau film d’action. Qu’il existe un après SPL. Qu’une nouvelle page du film d’action s’inscrive à Hong Kong. Qu’il y naît un désir immodéré de s’enrichir, pas dans le sens du gain mais d’un enrichissement culturel de la castagne. Une avidité de bien faire les choses, de les faire de façon créative.

SPL reste donc un bel essai dans ce qui s’inscrit déjà comme le renouveau du cinéma d’action HK, une mise au point de ce que les hongkongais sont capables de réaliser, avec des personnages attachants brillamment interprétés. Un bon polar qui se laisse regarder sans modération comme la démonstration de force de Donnie Yen notamment avec l’affrontement face à Wu Jing, un combat de sabre du vingtième siècle sans sabres où Yen aux allures de Bruce Lee troque le nunchaku de ce dernier pour une matraque dépliante. Revival ?

I.D.

dimanche 14 décembre 2008

Three Times : Meilleurs Moments

dimanche 14 décembre 2008
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Hou Hsiao-hsien revisite avec Three Times (2005) des univers qu’il a connus et déjà transposés sur grand écran. Il compose son film de trois parties distinctes. Des époques différentes pour une même toile de fond : l’Amour. Un même couple d’acteurs – Shu Qi et Chang Chen – superbes. HHH signe un chef-d’œuvre captivant emprunt de sensualité et de sentiments fusionnels. Il impose son style qu’on lui connaît (des plans-séquences qui nous plongent dans un merveilleux rêve éveillé), un style qu’il varie selon les Temps qu’il conte.

1966 : Le Temps des Amours
Chen tombe amoureux de May lors de leur première rencontre dans une salle de billard. Elle y travaille, lui doit partir faire son service militaire. Un temps passe. Lorsque Chen cherche à la revoir lors d’une permission, il apprend que May a quitté son travail. De la ville de Kaohsiung à la ville de Huwei en passant par Jiayi, Chen part à la recherche de May.

1911 : Le Temps de la Liberté
Sous l’occupation japonaise, à Dadaocheng, une jeune courtisane éprise d’un jeune journaliste espère se libérer de sa condition en l’épousant. Mais l’engagement dans la lutte pour l’indépendance de ce dernier l’éloigne d’elle.

2005 : Le Temps de la Jeunesse
Taipei, une jeune chanteuse épileptique et solitaire, Jing est tourmentée entre les sentiments qu’elle éprouve pour sa petite amie et ceux qu’elle ressent pour un jeune photographe qu’elle vient de rencontrer.

Le premier Moment, est le plus autobiographique de HHH c’est celui de l’âge de l’innocence à celui des désillusions. Les relations tendues entre la Chine et Taiwan sur l’enjeu géopolitique de la Guerre Froide. Les souvenirs de son auteur dans l’ambiance des salles de billards qui voient une histoire d’amour naître entre deux jeunes gens aux premiers regards. Une histoire touchante et passionnante tant on parvient à ressentir les sentiments de ces deux personnages qu’ils communiquent par la gestuelle. La caméra reste fixe ou presque. On parle peu. La magie opère.

Le deuxième Moment est un surprenant film muet. Ici, HHH accompagne les images par une musique off, les répliques s’inscrivent en intertitres. Le titre fait référence à la liberté qui n’est pas celle de la courtisane mais celle de la Chine vis-à-vis du Japon et des conflits qui les abîment. La politique toujours et l’amour presque impossible d’une courtisane prisonnière d’une maison close. Un huit clos où l’histoire d’amour tragique se meurt pour celle de l’engagement politique.

Le troisième Moment s’inscrit en ce début de vingt et unième siècle et le chaos d’une capitale, d’un urbanisme à outrance. Une ville bruyante, grise et impersonnelle où une jeunesse pessimiste se perd dans l’ivresse d’une sexualité débridée. Tout va trop vite comme les moyens de communication (sms, mails), les vies sont éphémères comme les relations amoureuses. Une jeunesse qui vit comme s’il n’y avait de lendemain. Ici, l’amour file, se consomme, se consume dans une ambiance désenchantée.

Les trois Temps qui composent donc Three Times flirtent les uns aux autres en racontant les moments clés de l’histoire d’un pays, Taiwan et ceux d’histoires d’amours. Admirablement mis en scène, Three Times est un chef-d’oeuvre cinématographique à consommer sans modération.

I.D.

jeudi 4 décembre 2008

Horaires des séances du Festival Franco Coréen 2008

jeudi 4 décembre 2008
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Les horaires du 3ème Festival Franco-Coréen du Film à l’Action Christine (Paris) sont enfin disponibles.

- Pour plus d'infos sur le contenu du Festival, je vous renvoie à l'article : Festival Franco Coréen du film à l'Action Christine

- Pour connaître les horaires des séances, c'est par ici : Horaires des séances du festival Franco Coréen

samedi 22 novembre 2008

Kamikaze Club : "Ambiance club privé"

samedi 22 novembre 2008
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Kamikaze Club (1968) de Kinji Fukasaku connu également sous le titre : Blackmail is my business est l’oeuvre qui caractérisera son auteur. Une œuvre importante parce qu’elle montre ce qu’est Fukasaku pour le cinéma nippon, ce qu’il représente pour un certain cinéma de genre et surtout ce qu’il représentera dans les années 70.

Œuvre visuellement audacieuse à travers laquelle Kinji Fukasaku développe l’étendue de son art de faiseur de cinéma. Kamikaze Club s’explique déjà par une fraîcheur enivrante où Fukasaku y distille des arrêts sur image, des flash-back, des changements de couleur où l’on passe du noir et blanc au sépia pour revenir à la couleur sous une musique pop psychédélique et ses téléobjectifs.

L’œuvre est virulente, elle a un goût de nihilisme avec ses nombreux zooms, ses travellings venus d’ailleurs, un montage cut lequel s’avère incroyablement haletant et un cadrage nerveux. L’ensemble a du peps comme son personnage principal qui s’exprime en voix off, insouciant, comme ses trois acolytes qui le suivent dans ses pérégrinations délinquantes. Tous les quatre forment le club des kamikazes, kamikaze parce qu’ils n’ont rien à perdre dans une société où ils se sentent de plus en plus marginalisés.

Kinji Fukasaku signe avec Blackmail is my business un drame où se mélange deux genres : policier et thriller politique. Film révolté qui dénonce les accointances des hommes politiques avec les yakuzas, film au vitriol sur cette nouvelle société japonaise des années soixante en plein boom économique qui exacerbe la rage de Muraki, ancien barman et laveur de chiottes, reconverti en chef de bande, épaulé par « Chasseur Zéro » (ancien boxeur), Seki (ancien yakuza) et Otoki (ancienne délinquante). Tous les quatre s’adonnent aux affaires de chantage sur les autres gangs ou des businessmen. Dans l’euphorie et faisant preuve d’une audace sans nom, ils ne s’arrêtent devant rien et personne et s’attaquent à de plus grosses affaires, toujours plus risquées jusqu’à ce qu’ils tombent sur plus fort qu’eux.

Kamikaze Club est un film majeur de Kinji Fukasaku, un film annonciateur du style qui l’imposera comme maître. Un souffle nouveau qu’apprécieront les amateurs du cinéma japonais, à l’image du thème musical du Vagabond de Tokyo (1966) de Seijun Suzuki siffloté à plusieurs reprises par l’héroïne.

I.D.

jeudi 20 novembre 2008

Festival Franco Coréen du film à l'Action Christine

jeudi 20 novembre 2008
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C'est officiel (après de longs mois de lutte et d'efforts) le 3ème Festival Franco-Coréen du Film à l’Action Christine (Paris) aura bien lieu du 17 au 23 décembre 2008. Vous trouverez ci-dessous l'ensemble du programme de la sélection officielle et hors compétition. Les horaires des séances ne sont pour le moment pas encore disponibles, mais à venir très prochainement !

ACTION CHRISTINE
4, rue Christine - 75006 Paris
Métro : Saint Germain des prés
Site officiel du festival Franco Coréen 2008

~ La sélection officielle 2008 ~

1. The Past Is A Strange Country (2008) / Kim Eung-Su / DOCUMENTAIRE / 90 min.
2. 63 Years On (2008) / Kim Dong-Won / DOCUMENTAIRE / 60 min.

3. Milky Way Liberation Front (2007) / Yoon Seong-Ho / COMÉDIE / 100 min.

4. Beetles (2008) / Kim Eun-Hee / DRAME / 110 min.

5. For Eternal Hearts (2007) / Hwang Qu-Dok / FANTASTIQUE / 103 min.

6. The Magicians (2006) / Song Il-Gon / DRAME / 96 min.

7. Pruning The Grapevine (2006) / Min Boung-Hun / DRAME / 117 min.

8. Dans la Chambre de ‘Na’ (2008) / Lee Hyun-Gook / DRAME / 90 min.

~ Indie Coréen: « Fabriqué à Pusan » ~

1. My Dear Diary (2008) / Kim Baek-Jun, Jung Seong-Wook / DRAME / 84 min.

2. Dodari (2007) / Park Joon-Bum / DRAME / 104 min.

3. In The Cold Cold Night 2/n : 01_Prologue, 02_Metronome (2006, 2007) / Scratch / DOCUMENTAIRE /
52 min.

~ Cinéaste 2008 : Lim Soon-Rye ~

1. Keeping The Vision Alive (2001) / Lim Soon-Rye / DOCUMENTAIRE / 41 min.

2. If You Were Me - The 'Weight' of Her (2003) / Lim Soon-Rye / DRAME / 20 min.

3. Waikiki Brothers (2001) / Lim Soon-Rye / DRAME / 109 min.

4. Forever The Moment (2007) / Lim Soon-Rye / DRAME / 124 min.

mercredi 19 novembre 2008

Panorama du cinéma Chinois de Paris 2008

mercredi 19 novembre 2008
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A vos agendas (ou vos RTT !) pour la semaine du Panorama du Cinéma Chinois de Paris, qui se tiendra du 3 au 10 décembre 2008 à Paris, dans 2 salles : la Cinémathèque Française (Paris 12) et le cinéma Max Linder (Paris 9).

Panorama présenté en 2 thématiques :

[Rétrospective] Chefs-d'oeuvre du cinéma chinois : films rares (dont le premier film en couleur de Chine) de 1947 à 1996.

Où ?
La Cinémathèque Française
51 rue de Bercy
Paris 12 - Métro : Gare de Lyon

Plein tarif : 6 euros l'entrée / Tarif réduit : 5 euros - Plus d'infos : www.cinematheque.fr

[Perspective] Le cinéma chinois de demain : 10 films contemporains (2006/2007/2008) conçus pour raconter "une histoire chinoise d'aujourd'hui".

Où ?
Cinéma le Max Linder
24 Bd Poissonnière
Paris 9- Métro : Bonne Nouvelle

7 euros l’entrée / Forfait Panorama 28 € les 5 places (soit 4,90 € la place) / Validité de la carte : 3 mois / Cartes UGC Illimité, Carte le PASS acceptées

mardi 18 novembre 2008

Une Femme Coréenne (Baramnan gajok) : Une famille en sursis

mardi 18 novembre 2008
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Drame de Im Sang-soo, Une Femme Coréenne (2003) nous raconte l’histoire d’un couple. On y suit Ho-jung, une danseuse qui élève pratiquement seule son fils adoptif, Sooin. Elle est mariée à Joung-jak, un avocat renommé. Ce dernier partage son temps entre son travail, sa jeune maîtresse (Yeon) et les beuveries entre amis. Frustrée sexuellement, Ho-jung se tourne vers son voisin, un adolescent timide qu’elle a remarqué un jour alors qu’il l’observait secrètement avec des jumelles. Elle se prend au jeu et se laisse alors séduire...

Une Femme Coréenne, c’est aussi la relation que Ho-jung entretient avec son beau-père, atteint d’une cirrhose du foie et en fin de vie, et qui malgré les recommandations, continue à boire et fumer. Il y a la belle-mère, Byung-han dont elle subit les plaintes. Et dans tout ça, on a le sentiment que Ho-jung est seule. Elle donne tout et reçoit peu. Même son infidèle de mari ne la satisfait plus sexuellement, et n’écoute d’ailleurs, même plus les avertissements de sa mère sur sa vie dissolue. Cette même mère qui, après le décès de son mari se débarrasse du carcan de la « femme modèle » et refait sa vie avec son amant en prônant haut et fort les joies de la liberté et par la même occasion, celles de son épanouissement sexuel.

Im Sang-soo pose petit à petit les bases d’un couple marié qui se dirige vers l’implosion sans que l’un de ses membres ne le remarquent. Ho-jung est la femme abandonnée qui est tout pour son fils adoptif. Quant à Joung-jak, aussi brillant qu’il soit dans sa carrière d’avocat, il n’en reste pas moins un individu puéril. Il vit dans la tromperie, le mensonge et délaisse d’une certaine façon femme et enfant contre petits plaisirs charnels. Il est peu présent au sein du foyer, préférant sa maîtresse, et prétextant que le travail le retient. Ils sont un couple bien sous tout rapport, en apparence, mais masque une souffrance : celle de deux personnes qui n’avaient sans doute rien à faire l’un et l’autre, un incident de parcours amoureux où la rupture se fait de plus en plus présente et où le seul ciment du lien qui les unit est la présence de Sooin, leur fils adoptif, comme le sentiment que si l’enfant n’était pas là, tout serait terminé depuis longtemps entre eux (on pense à ce seul plan où Sooin est allongé au milieu de ses parents dans le lit parental, il est le lien entre ses parents mais aussi l’obstacle à toute séparation). Malgré son existence la rupture n’est qu’une question de temps.

Im Sang-soo donne la part belle à la gente féminine stigmatisant les hommes. Il existe une certaine reproduction entre le père et le fils. L’un malade et se sachant « mort » passe par tout les excès qui lui sont interdits dans son état. Il y a de l’égoïsme de sa part alors que tous sont inquiets pour lui. Egoïste, lorsqu’il s’enfuit de la Corée du Nord laissant derrière lui sa mère et ses soeurs. Un même égoïsme qui habite Joung-jak et sa vie extra-conjugale. Il ne pense qu’à lui, rien qu’à lui et à son bien être sans même penser à sa femme et à son fils. Ses parents sont restés ensemble pour les apparences, celle d’une autre époque et des on-dit. On apprend pourtant que sa mère, Byung-han avait un amant et qu’elle connaît enfin le bonheur avec cet homme, d’un point de vue sexuel comme moral.

L’autre reproduction est celle de Byung-han et de Ho-jung donc, dont elle tient le discours de la femme libérée de tout carcan. Il y a une reconnaissance entre elles. Byung-han s’est émancipée de son mari défunt comme le fera Ho-jung avec Joung-jak dès lors que « l’évènement » surviendra. Parce que ce couple dont on sentait l’effondrement s’écroule finalement, les femmes s’épanouissent et finissent heureuses, alors que Joung-jak qui n’a pas tenté de changer à la mort de son père, suit le chemin de la déchéance dépassé par la mort de ce dernier, la nouvelle vie de sa mère, la tromperie de Ho-jung et celle de sa maîtresse.

Im Sang-soo nous raconte donc cette histoire, celle d’une famille moderne sud-coréenne entre instants de bonheurs et de malheurs, la joie d’être ensemble, la maladie et la mort. Une famille moderne qui fait échos à une nouvelle Corée du sud qui se dessine après la dictature. On y voit notamment Joung-jak qui travaille sur un dossier au sujet d’assassinats perpétrés par des policiers sur des villageois enterrés dans une fosse commune. Ici, déjà Im Sang-soo montre du doigt les actes du passé sombre de la Corée du Sud comme il le fera avec ses deux films suivants : The President’s Last Bang (2005) et Le Vieux Jardin (2007). L’année suivante, un autre cinéaste : Hong Sang-soo, confirmait belle et bien que "la femme est l’avenir de l’homme".

I.D.

lundi 17 novembre 2008

Recette des rouleaux de printemps - Goi Cuon

lundi 17 novembre 2008
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Chères gourmandes, chers gourmands, voici une recette facile de rouleaux de printemps. La préparation des ingrédients est plutôt simple, seul le « roulage » requiert une certaine agilité, la galette de riz étant très fine et souple.

Ingrédients ( pour 20 rouleaux) :

- 1 pâté vietnamien au porc
- 30 crevettes roses décortiquées
- 1 salade
- Feuilles de menthe
- Feuilles de coriandre
- Feuilles de basilic
- 1 paquet de 500 gr. de pousse de soja
- 1 paquet de vermicelles de riz
- 1 paquet de galettes de riz (15 à 20 cm de diamètre)
- Sauce pour les nems - voir la recette "Sauce d'accompagnement"

Etape 1 : Préparation des ingrédients

1) Lavez la salade et découpez la finement au ciseau. Faites tremper les herbes, le temps de préparer tous les autres ingrédients. Vous les sortez de l’eau à la dernière minute. Surtout ne les frottez pas afin qu’elles préservent tout leur arôme.

2) Faites cuire les vermicelles dans de l’eau bouillante. Essorez-les et passez-les à l’eau froide afin d’éviter qu’elles ne collent. Réservez-les dans un grand bol, passez un léger filet d’huile, mélangez à la main afin de bien en imprégner les vermicelles.

3) Faites bouillir une casserole d’eau puis y jeter les crevettes décortiquées, lorsqu’elles se recroquevillent complètement, arrêtez la cuisson, sortez-les à l’aide d’un écumoire. Préservez l’eau chaude, rallumez le feu et y plongez les pousses de soja 1 à 3 minutes. Essorez et réservez. Lorsque les crevettes sont tièdes, coupez-les en 2 dans la longueur.

4) Coupez le pâté vietnamien en fines lamelles.

5) Essorez les herbes, réservez dans un bol. Préparer un grand bol d’eau chaude (d’un diamètre supérieur à celui de la galette de riz) et un torchon humide.

Etape 2 : Rouler !

1) Placez votre torchon humide sur une table. Trempez la galette de riz quelques secondes dans l’eau chaude pour la ramollir, puis étalez-la sur le torchon.

2) Placez sur la galette, en respectant l’ordre : la salade, les herbes, les pousses de soja, les vermicelles, les lamelles de pâté vietnamien et les crevettes. Roulez délicatement le rouleau, lorsque la galette à couvert l’ensemble des ingrédients, rabattez les côtés puis finir de rouler.

dimanche 16 novembre 2008

60 films Coréens au Quartier latin - PROLONGATION

dimanche 16 novembre 2008
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Les réjouissances du quartier Latin se prolongent du 19 novembre au 25 novembre 2008. Je vous renvoie à l'article du 19 octobre 2008 : 60 films Coréens au Quartier latin de Paris.

Les exclusivités reposent sur 2 projections :

- The President's last bang (version director's cut) de Im Sang-soo, 2ème diffusion exclusive pour ceux qui aurait loupé le RDV du 15 novembre en présence du réalisateur en personne (photos ci-dessus) !

- Noel en Août de Hur Jin-ho, dont la première projection n'avait pu avoir lieu pour des raisons techniques.

Pour le reste, voici le programme :

Mercredi 18 novembre
- 17h50 : ADRESSE INCONNUE 2001 1h57 de Kim Ki-duk
- 21h50 : THE HOST 2006 1h59 de Bong Joon-ho

Jeudi 20 novembre
- 16h10 : LOCATAIRES 2004 1h30 de Kim Ki-duk
- 18h : LA FEMME EST L’AVENIR DE L’HOMME 2004 1h 28 de Hong Sang-soo
- 22h : THE PRESIDENT’S LAST BANG 2005 1h42 d’ Im Sang-soo

Vendredi 21 novembre
- 18h : NOEL EN AOUT* 1998 1h37 de Hur Jin-ho
- 21h50 : SYMPATHY FOR Mr VENGEANCE 2003 2h interdit – 16 ans de Park Chan-wook

Samedi 22 novembre
- 21h45 : OLD BOY 2003 1h59 interdit – 16 ans de Park Chan-wook

Dimanche 23 novembre
- 15h50 : IVRE DE FEMMES ET DE PEINTURE 2002 1h57 d’Im Kwon-taek
- 21h50 : LADY VENGEANCE 2005 1h55 interdit – 16 ans de Park Chan-wook

Lundi 24 novembre
- 18h : UNE FEMME COREENNE 2003 1h47 interdit –12 ans d’Im Sang-soo
- 21h40 : MEMORIES OF MURDER 2003 2h12 de Bong Joon-ho

Mardi 25 novembre
- 17h50 : TURNING GATE 2002 1h55 de Hong Sang-soo
- 22h : L’ILE 2000 1h30 interdit –16 ans de Kim Ki-duk

FILMOTHEQUE DU QUARTIER LATIN
9 rue Champollion 75005 PARIS
Tél. :01 43 26 84 65
www.lafilmotheque.fr

My Magic : L'amour d'un père

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My Magic (2008), fruit de la rencontre entre Eric Khoo et du magicien de Singapour, dépeint les complexités de la relation d’un père et d’un fils. Cette histoire s’inspire de la vie du magicien Francis Bosco, qui dévoile au réalisateur les dessous de son métier (depuis 15 ans) et, plus personnellement, les difficultés rencontrées avec son fils. Car à l’image de son personnage, Francis souffre de l’absence d’un fils, qui refuse de le voir depuis 8 ans.

Dans My Magic, il incarne le rôle d’un homme perdant tous repères lorsque sa femme le quitte. Il devient alcoolique et sombre dans une routine des plus macabres entre les virées nocturnes et le délaissement d’un fils, dont il ne parvient pas à soucier. Malgré l’alcool et son ivresse, sa souffrance demeure et surgit, parfois, souvent, lorsque sur un chemin il tombe sur un combiné téléphonique, par lequel il crie sa détresse à une femme qui n’est plus là et qui lui manque tant : « Reviens, reviens, le petit à besoin de toi. Je n’y arrive pas. ». Les sanglots s’emparent de Francis, et il devient un enfant perdu, abattu, impuissant face à une situation qu’il n’a pas choisie, et dont il ne trouve pas la solution. C’est son fils, qui du mieux qu’il peut, tente de s’en sortir par des « magouilles » qu’il fait au sein de l’école pour pouvoir subvenir à ces besoins. Une relation allant à contre courant, entre un père ne parvenant à assumer ces responsabilités et un fils prématurément adulte. Francis devient ainsi aux yeux de son fils un père indigne, un « bon à rien », un père qui ne sait que boire et surtout un modèle qu’il ne veut suivre. Un soir, il décide de retrouver un second souffle (et surtout une manière de gagner plus d’argent) en reprenant les tours de magie qu’il abandonna et qu’il mettra en scène dans le bar dans lequel il travaille. A travers cette remise en question, Francis va tant bien que mal prouver à son fils qu’il est capable d’autre chose que de boire, une preuve allant jusqu’à la torture, alors jusqu’où un père peut-il aller pour l’amour d’un fils ?

My Magic est dure parce qu’on y voit un homme torturant son corps, le faisant endurer les pires sévices. Dans la déchéance, c’est une éponge à alcool, dans la prise de conscience, on le transperce et le brûle pour une vie meilleure. Son corps blessé jusqu’au plus profond de sa chair reflète l’endurance, la nécessité et le souhait qu’enfin un fils tant aimé vous voit d’un autre regard.

Eric Khoo, à l’image de Be with me (2005), mêlant fiction et réalité, nous émeut et nous plonge dans un microcosme relationnel, qui nous confie la joie de ces moments de vie si précieux et simples. Outre la relation père/fils, c’est aussi une réalité sociale qui est ici dépeinte : celle des immigrés de Singapour, celle de cette minorité venant trouver refuge dans une terre de dernier recours attirées par sa réussite économique.

Œuvre magistrale sociale et relationnelle, sublimée, simple, émouvante et profonde, qui vous laisse un regain de tristesse à sa sortie, mais qui en vaut la peine.

dimanche 9 novembre 2008

Cinéma numérique 2 - Centre George Pompidou

dimanche 9 novembre 2008
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Encore un rendez-vous cinématographique intéressant, qui se tiendra du 12 au 17 novembre 2008, au centre George Pompidou. Il s'agit de la seconde édition du "Cinéma en numérique II", une semaine de programmation organisée par les Cahiers du cinéma.

~ 3 sélections Asiatiques à l'affiche ~

Vendredi 14 novembre à 18h30
Possible lovers (95 min, Philippines) de Raya Martin (A Short Film About Indio Nacional)

Dimanche 16 novembre à 18h
Cry me a river (112 min, Chine) et 24 city de Jia Zhang-ke (Still Life, Dong)

Dimanche 16 novembre à 20h30
L'homme sans nom (étude) (51 min, Chine) de Wang Bing (A l'ouest des rails)

Centre Pompidou
Place Georges Pompidou
75004 Paris
Métro : Rambuteau

Tarif normal : 6€ ; tarif réduit : 4€ ; gratuit pour les adhérents du centre Pompidou dans la limite des places disponibles.

samedi 8 novembre 2008

A War Named Desire (Oi ye shing) : Heroic Trio

samedi 8 novembre 2008
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Alan Mak Siu Fai entreprend avec A War Named Desire (2000) la réalisation de son troisième long. Un polar dans la tendance du « hero movie » qui réussit à nous plonger dans cette histoire, qui certes est des plus banale, mais qui est ici brillamment mise en scène. Réalisation soignée, acteurs charismatiques et par moment une bande originale créant une ambiance à l’ensemble (lorsqu’on parvient à oublier les deux ou trois passages orchestrés par de la Dance. Parfois les images suffisent d’elles même…).

Ce polar aux tendances nihilistes avec son lot de bravoure et de drame reste une jolie réussite et entreprend le polar tel qu’on l’aime, de façon différente. Alan Mak parvient, en lorgnant sur un style connu s’apparentant à un Johnnie To et sa clique « Milkyway », à faire les choses différemment, même si le talent n’est pas le même. Tout y est : des gunfights superbement chorégraphiés, une ambiance, un lieu original (campagne Thaïlandaise) et des personnages qui ont de la « gueule ». Il faut le voir le Francis Ng, cheveux crépus en chef de bande, voir son acolyte York (Dave Long), et la sœur de ce dernier : Snow, interprétée par une Gigi Leung surprenante en femme fatale.

J’oubliais le résumé : Chun (Daniel Chan, l’acteur au jeu fantôme) décide de retrouver son frère, Charles (Francis Ng) à la mort de leur mère. Ce dernier, qui vola 50 000 HK$ à ses parents avant de quitter le foyer familial, devient un membre influant des triades en Thaïlande. Chun y débarque avec Jess, sa petite amie, en pleine guerre de pouvoir. C’est ici que tout commence…

I.D.

mercredi 5 novembre 2008

Be With Me : Solitude muette

mercredi 5 novembre 2008
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Quatre histoires s’entrecroisent dans Be With Me (2004) du singapourien Eric Khoo : un vieil épicier qui s’imagine vivre encore avec sa femme décédée, un vigile obèse et simplet, rejeté par sa famille et secrètement épris d’une femme dont il veut retranscrire l’amour sur papier, des adolescentes vivant une brève idylle et une femme aveugle, Theresa Chan, confiant son manuscrit autobiographique à l’assistant social qui s’occupe d’elle. Un personnage clé qui n’aura de cesse de clamer son amour à la vie et qui sera, à juste titre, le fil conducteur de cette fresque humaine bouleversante que représente Be with me. Récit qui soit dit en passant retrace la vraie la vie de Theresa Chan.

Eric Khoo nous transporte littéralement vers un cinéma qui apporte un nouveau souffle dans un genre connu. Différent, il y emploie des ordinateurs, des caméras de surveillance, des téléphones portables qui communiquent, et lient les personnages aux travers de sms. La technologie au profit d’une œuvre magnifique où Theresa Chan raconte sa vie en sous-titres : elle tape des mots avec sa machine à écrire, des mots qui s’envolent et s’inscrivent sur des images qui défilent. Be With Me est un film muet du 21ème siècles où l’émotion passe par l’image.

On partage la souffrance de chaque personnage en quête d’Amour. Une quête qui va être leur point commun, s’avouant chacun une solitude enfouie, et des obstacles : l’obésité pour l’un, la vieillesse pour l’autre, mais aussi, pour certains, la surdité et la cécité. Une solitude qui va être ressentie par une lycéenne dont la relation va être ternie par une « amoureuse » trop distante, la menant au suicide, par un "homme enfant" peu considéré par son entourage subissant des brimades et jets de canettes, et trouvant refuge dans la nourriture, l’alcool et ses fantasmes.

Eric Khoo parvient à nous toucher avec ce beau long métrage (le troisième), ode à l’espoir, s’inscrivant déjà dans la lignée des cinéastes à suivre de très près...

mercredi 29 octobre 2008

Visitor Q (Bizita Q) : Un ami qui vous veut du bien

mercredi 29 octobre 2008
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Visitor Q (2001) film réalisé par Takashi Miike met en scène l’histoire d’une famille japonaise actuelle. Une famille japonaise, ayant certes un certain problème de comportement, mais une famille japonaise tout de même. Alors on espère sincèrement que l’ensemble des familles qui composent le Japon n’a pas : un père qui couche avec sa fille aînée moyennant finance, en rêvant de réaliser un documentaire sur sa propre vie. Vous l’aurez compris : la fille se prostitue et tient son père comme client. Dans un même temps : le fils maltraite sa mère et se fait maltraiter à l’école. Et la mère se prostitue - également - pour s’acheter de la drogue ; une famille japonaise des temps moderne, quoi.

Takashi Miike, vieux baroudeur du cinéma nippon s’attaque là à du lourd. Tous les thèmes y sont abordés, ou presque. Tel un nihiliste qui n’a rien à perdre, il nous montre l’inceste, la prostitution, la scatophilie en plus de la nécrophilie, sans oublier la violence juvénile et j’en passe… Oeuvre perverse filmée en caméra numérique où chaque partie du film est séparé par un écran noir où une question à l’intention du spectateur y est inscrite : « Avez-vous déjà couché avec votre père ? ». Et là, vous vous dîtes : « Ah, sacré Takashi, va. Fidèle à lui-même. »

Visitor Q est dérangeant, c’est indéniable. Le projet de départ était tout de même de réaliser un film sur l’amour : l’amour à la sauce Miike fait froid dans le dos. Œuvre ovni qui véhicule divers messages comme l’importance d’une mère au foyer pour la bonne harmonie de celui-ci (très conservateur en soit) ou encore de l’identité sexuelle.

Visitor Q est un film hallucinant et perturbant, où l’on tape, se fait taper, baise (les vivants comme les morts), crie, mange, s’auto stimule les tétons (pour en faire dégouliner du lait), c’est la grande bringue familiale immorale à la Miike. Film à ne pas manquer (âme sensible, s’abstenir… tout de même).

Et le visiteur me demanderez-vous ? Et bien, Q va et vient au milieu de cette famille pour finalement s’en aller…

I.D.

mardi 28 octobre 2008

Turning Gate (Saenghwalui balgyeon) : Errance amoureuse

mardi 28 octobre 2008
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Á Séoul, Gyung-soo, un comédien de théâtre sans emploi, et dont sa première prestation dans un film est considéré comme un échec - à l’image de ce dernier - est contacté par un vieil ami écrivain. Gyung-soo décide alors de partir le retrouver. Là, il rencontre Myung-sook, une jeune danseuse amoureuse de lui. Il tombe sous le charme de cette jeune femme sans savoir que son ami est épris d’elle. Incapable de lui avouer ses sentiments, Gyung-soo préfère partir en lui disant au revoir d’un éphémère signe de la main. Lorsque Gyung-soo se retrouve dans le train qui l’emmène chez ses parents, il rencontre Sun-young. Cette dernière le reconnaît et lui avoue son admiration pour l’artiste qu’il est. Quand elle descend du train, Gyung-soo la suit jusque chez elle. Le lendemain, il va à sa rencontre et tombe amoureux.

Turning Gate (2002) de Hong Sang-soo tient son titre d’une légende, celle d’un amour tragique. Lieu touristique que Gyung-soo part visiter avec son vieil ami avant de se retourner et s’en aller : visite avortée. La légende semble faire échos à ce que Gyung-soo vivra. Métaphore de ses errances sentimentales, le film du cinéaste se divise en deux parties : sa relation avec Myung-sook obsédée par lui puis sa relation avec une femme mariée, Sun-young dont il tombe follement amoureux.

Une partie où il est aimé, l’autre où il aime plus. Une partie où il reçoit, où il est invité, aimé, « starifié » par son statut d’artiste. On le découvre égocentrique, acteur désoeuvré sans rôle. Puis son errance l’amène ailleurs, vers l’inconnue, situation synonyme d’ouverture. Il s’éprend de façon obsessionnelle et devient de ce fait plus humain. Il a abandonné dans un premier temps et on l’abandonne dans un second. Abandonné sous un orage, Sun-young lui préfère un homme plus âgé, de meilleure condition malgré son infidélité. Il voit l’élue de son cœur s’en aller pour ne plus revenir. La légende se fait échos comme les mots de la voyante à qui il rendra visite, peu avant, en sa compagnie. Il est ce moine errant d’une montagne à autre. Et il continuera à errer…

I.D.

lundi 27 octobre 2008

Kinotayo : Le festival du cinéma japonais - Paris

lundi 27 octobre 2008
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Comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, après l’annonce de la rétrospective des 60 films Coréens à la filmothèque du Quartier latin (toujours d’actualité jusqu’au 22 novembre 2008), voici qu’arrive Kinotayo, le très bon festival du cinéma Japonais, qui se tiendra du 17 au 28 novembre 2008 dans plusieurs salles parisiennes dont la Maison de la culture du Japon. L’occasion de découvrir des films inédits et récents, datant de moins de 2 ans, à prix tout à fait raisonnable : 5€ la place ou 25€ le Pass illimité pendant toute la durée du festival.

Pour plus d’infos : http://www.kinotayo.fr/

dimanche 19 octobre 2008

60 films Coréens au Quartier latin de Paris

dimanche 19 octobre 2008
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Je viens d'apprendre la nouvelle sur Cinémasie : Une rétrospective de 60 films coréens se tiendra à la filmothèque du Quartier Latin du 22 octobre au 18 novembre 2008, de quoi se rincer les mirettes et de re-découvrir des oeuvres sur grand écran.

Quelques noms pour vous mettre en appétit : Kim Ki-duk, Im Sang-soo, Im Kwon-Taek, Hong Sang-soo...

A noter la présence de l'acteur Choi Min-sik (Old Boy, Ivre de femmes et de peinture) et du cinéaste Im Sang-soo pour la projection de The president's Last Bang.

Pour tout savoir sur le programme, c'est ici. La filmothèque affiche un tarif de 7€ (un peu cher quand même) et un tarif réduit de 5€ pour les étudiants, chômeurs et seniors.

FILMOTHEQUE DU QUARTIER LATIN
9 rue Champollion 75005 PARIS
Tél. :01 43 26 84 65
www.lafilmotheque.fr

Bonne projection !

Une Nuit à Mongkok : Une nuit à toute épreuve

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Mongkok, bas-fonds de la ville de Hong-Kong, quartier populaire le plus peuplé au mètre carré voit se jouer dans ses rues, ruelles, cafés et autres boui-boui,… l’histoire d’une brigade de la police HK, d’un tueur à gage venu du Mainland et d’une prostituée après une banale altercation : le fils d’un caïd meurt, ce dernier réclame vengeance à son pire ennemi, Carl. Attention, danger.

Rentre alors en scène la police sous les traits de Milo, détective du CDI qui, avec son équipe va tenter d’anticiper un règlement de compte sanglant qui se profile. Il apprendra par un indicateur qu’un tueur à gage venu du continent chinois a pour mission d’exécuter Carl. La course contre la montre commence.

Le Tueur à gage, Lai Fu est un jeune homme issu d’un village pauvre qui débarque à Hong-Kong pour l’appât du gain dont il pourra faire profiter sa famille. Mais avant qu’il n’arrive, on n’a déjà plus besoin de lui. Il devient un boulet que personne n’assume. Lai Fu ne connaît rien de la vie en ville. Il va transiter d’un lieu à l’autre dans l’attente de la localisation de sa cible jusqu’à ce qu’il rencontre Dan Dan.

Dan Dan c’est la prostituée paumée venue également de la Chine continentale et débarquée à Mongkok pour s’en sortir. Accoutumée à une vie citadine, elle va accompagner Lai Fu par la force des choses mais aussi par solidarité « d’immigrés ».

Une Nuit à Mongkok (2004) de son réalisateur Derek Yee nous offre un huit clos à ciel ouvert. La réalisation du cinéaste est efficace, Derek Yee parvient à recréer avec force et beauté l’action qui se déroule en pleine nuit. Il raconte admirablement ses personnages dont ceux de sa triangulaire : Policier(s)/Tueur à gage/Prostituée (Daniel Wu/Alex Fong/Cecilia Cheung) et les définit, les travails avec vitalité et inspiration.

Le Temps et le Lieu sont deux facteurs qu’il rend omniprésents et transportent ses personnages dans une spirale infernale. Ces facteurs participent grandement à cette histoire qui se joue en la rendant plus prépondérante et déterminante.

Dans Une Nuit à Mongkok, il n’y a pas de gentils d’un côté et des méchants de l’autre. Le film colle à la réalité de l’être humain et de ce qui le fait, le constitue. Ce n’est pas un tableau qui dépeint du pessimiste mais d’une certaine façon le réalisme du quotidien. Les petites causes qui peuvent engendrer de lourdes conséquences. L’engrenage des évènements et la fatalité qui plane. Un suspense qui vit au travers de scènes anodines où le temps semble s’être arrêté, où l’on apprend à vivre, et d’autres qui explosent comme un poing sur un visage déjà meurtri.

La force de One Nite in Mongkok réside dans l’interaction de ses personnages évoluant dans un quartier désolé où l’espoir devient euphémisme.

I.D.

lundi 13 octobre 2008

Alerte à la mélamine sur les bonbons White Rabbit

lundi 13 octobre 2008
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Les plus célèbres bonbons asiatiques "White Rabbit" ont officiellement été retirés de la vente depuis le 10 octobre dernier. La cause est simple : une présence bien supérieure au seuil autorisé de Mélamine (l’ingrédient coupable de la contamination du lait chinois) de 42 mg/kg (contre 2,5 mg/kg fixés par la commission européenne).

Tang frères, l’un des principaux distributeurs de la marque a affirmé avoir retiré tous ces lots de "White Rabbit" de la vente depuis le 20 septembre dernier.

En attendant le rétablissement légal de la confiserie phare chinoise, il est fortement conseillé de ne plus en consommer. Espérons rapidement retrouvez nos délicieux bonbons...

samedi 11 octobre 2008

La Pègre (Haryu Insaeng) : Itinéraire d’un gangster

samedi 11 octobre 2008
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Im Kwon-taek retrace avec La Pègre (2005) une quinzaine d’années, celle qui nous montre l’ascension de Choi Tae-woong : de la petite frappe qu’il était à la fin des années cinquante au gangster respecté dans les années soixante dix, de l’étudiant qui se faisait poignarder dans un règlement de compte à l’intermédiaire véreux entre la CIA et des entrepreneurs du bâtiment, de cet étudiant blessé qui tombera amoureux au premier regard et qui fera de sa femme la sœur de son agresseur : Hae-ok.

Im Kwon-taek réalise avec un classicisme sidérant un film à la fois historique et social, celui d’une époque, celui de l’après guerre coréenne. Des relations troubles entre truanderie et politique, des dictatures et des manifestations estudiantines, Im à travers son antihéros apolitique nous fait partager le destin d’un pays. Il nous fait partager l’histoire d’un homme et de sa famille dans l’Histoire entre passage à tabac, extorsion, couvre-feu, répression de manifestations, trafics d’influence ou encore d’assassinats.

Im, cette histoire il la raconte dans une même rue avec sa salle de cinéma et son restaurant. Dans ces lieux c’est l’Histoire qui se joue et qui transporte ses protagonistes dans une spirale temporelle. Tout va trop vite comme la carrière de Tae-woong dans le cinéma, de laquelle il sortira ruiné (Im dénonce ici le cinéma coréen gangrené par les gangsters). Tae-woong ne cessera de vivre avec son code de l’honneur de plus en plus désuet dans une société qui change de plus en plus.

La Pègre c’est plusieurs épisodes d’une Histoire rythmés par les bruits des tambours qui montent en puissance. Ceux qui viennent clôturer le film. Ceux qui s’emballent comme l’Histoire. Fin. Générique.

I.D.

vendredi 26 septembre 2008

Exilé (Fong Juk) : Western moderne à Macao

vendredi 26 septembre 2008
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En réunissant quasiment le casting de The Mission (1999), avec Exilé (2006), Johnnie To Kei-Fung s’emploie dans une voie qu’il avait tracé avec PTU (2003), celle de créer une atmosphère enfermant ces personnages principaux. Cette fois-ci, le terrain de jeu est l’enclave de Macao (enclave portugaise avant sa rétrocession à la Chine) où la mise en scène des gunfights est époustouflante. On pense à Peckinpah et Leone, la caméra est fluide et prend d’assaut l’espace. C’est du To. Du très bon To.

Wo, membre d’une triade s’est réfugié à Macao avec femme et enfant après avoir tiré sur son patron. Quatre tueurs à gages débarquent dans l’enclave, quatre anciens amis et collègues dont deux d’entre eux sont là pour le protéger. Quant aux deux autres, ils ont une mission : l’exécuter. Les personnages sont tiraillés par la loyauté du à leur boss et à leur amitié avec Wo. Les problèmes commencent.

Johnnie To place son film avant la rétrocession de Macao à la Chine. L’atmosphère est tendue. La situation est flottante. Les truands se confondent aux policiers qui s’effacent devant les règlements de compte. Tous tentent de tirer leur épingle du jeu. Et la caméra de To, elle, lévite parmi ce marasme où les coups de feu s’échangent avec maestria, des corps arrêtés qui tirent. Des corps qui se déplacent dans un espace restreint où ces mêmes corps s’écrasent sur le plancher sans vie, le temps que met une canette projetée au plafond pour tomber sur le sol. Le temps semble s’être arrêté. C’est du To. Du très grand To.

Il y a de la magie chez Johnnie To, c’est une véritable leçon de cinéma qu’il donne avec Exilé par l’originalité qu’il parvient à créer à chaque film. Bon nombre de cinéaste qui se prétendent comme des réalisateurs devraient se mettre derrière leur pupitre et prendre des notes. Le maître a encore frappé.

I.D.

mercredi 17 septembre 2008

The President's Last Bang : Coup d'éclat

mercredi 17 septembre 2008
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Séoul 1979, le dictateur Park Chung-hee, Président de la République sud-coréenne dîne avec trois de ses plus proches collaborateurs (son chef de la sécurité, son secrétaire et le directeur de la KCIA), ainsi que deux jeunes femmes (dont l’une est chanteuse pop). Au même moment, Kim le directeur de la KCIA projette d’assassiner le président pour la « démocratie », et sur un coup de sang… il agit.

Im Sang-soo réalise avec audace, The President’s Last Bang (2005), une satire politique, en dénonçant l’agissement de l’élite au pouvoir ; une classe politique peu glorieuse, au régime déséquilibré. Film politique pointant du doigt une dictature militaire ayant écrasée toute contestation par la force, et ayant réduit le peuple sud-coréen au silence (tortures, disparitions…). Im Sang-soo emploie sa critique d’un système au travers d’une narration qui dépasse la simple relecture de faits historiques. Pour se faire, il utilise une multiplication des genres (polar, thriller et notamment la comédie noire teintée de burlesque) qui permet de revitaliser le drame historique. Il emploie également une esthétique particulière qui crée une atmosphère de suspense, où la violence à l’état brut peut éclater d’un moment à l’autre. L’objectif de la caméra (l’œil du spectateur) semble flotter d’une pièce à l’autre comme pour marquer un moment clé de l’histoire sud-coréenne.

La force de la réalisation réside dans les magnifiques plans séquences panoramiques. La caméra se déplace latéralement, témoin de ce qui se joue et de ce qui va se jouer. Elle prend de l’ampleur pour mieux observer le terrain de jeu en filmant en contre-plongée l’avant mais surtout l’après assassinat du Président Park, où elle se déplace encore latéralement pour mieux voir les conséquences du cataclysme qui vient de frapper.

The President’s Last Bang marque aussi par ces problèmes de censure. Après que le fils du défunt dictateur ait tenté de faire interdire le film, prétextant qu’il salissait l’image de son père, la cour de justice ordonna que l’on coupe au montage quatre minutes d’images d’archives. Quatre minutes qu’Im Sang-soo laissera noire.

Avec The President’s Last Bang, Im Sang-soo nous montre l’étendue de son art cinématographique et s’inscrit de ce fait comme un cinéaste de talent de la scène coréenne.

I.D.

samedi 13 septembre 2008

Le site Hk Mania devient un blog

samedi 13 septembre 2008
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Une dernière news postée le 10 septembre sur le (très bon) site Hk Mania pour annoncer le basculement du site vers un blog. Ceci serait apparemment temporaire le temps de trouver une solution pour palier aux difficultés rencontrées depuis la mise en ligne de la V2 du site.

Les critiques et autres informations continueront à être relayées avec autant d'entrain et de "passion" selon les dires de la Team.

La nouvelle url : Blog Hk Mania
En savoir plus : Hk Mania devient un blog - 10/09/2008

dimanche 7 septembre 2008

Memories Of Murder : Histoire dans l’Histoire

dimanche 7 septembre 2008
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Bong Joon-ho relate avec Memories Of Murder (2003) un fait divers sordide : la traque du premier tueur en série en Corée du Sud, ayant sévit dans une campagne proche de la capitale. Pas un indice, et des victimes qui s’additionnent. La police (l’agent Park : remarquable Song Kang-ho et Jo) est impuissante et affiche un manque de professionnalisme évident. Elle fabrique des preuves, passe à tabac pour des aveux et a recours au chamanisme, bref elle piétine. Et l’arrivée du policier Seo de Séoul ne changera rien. Après dix victimes, l’affaire ne sera jamais élucidée.

Le film se termine comme il a commencé. L’agent Park observe un égout, le même endroit où la première victime du serial killer a été découverte. En 2003, la boucle est bouclée. Park, reconvertie en commerciale se penche à nouveau sur cet égout. Rien. Il se souvient. Il n’a pas oublié. Le pays a changé…et a oublié.

Bong Joon-ho explose avec ce deuxième film. La force de cette œuvre réside dans la puissance qu’il développe tout au long d’une réalisation remarquable. Film de tueur en série qui s’affranchit de tout ce qui a pu se faire dans ce domaine. Il y a de l’intelligence dans sa manière de faire du cinéma. Thriller aux teintes absurdes et violentes, Memories Of Murder dégage une atmosphère emprunt d’ironie. Il y décrit des sentiments de personnages pris dans une spirale, où tension, colère et tristesse se mêlent. Les policiers chassent mais le gibier est plus rapide, ils sont « ces corps lents » qui ne parviennent à réagir à temps, étant réduits à une impuissance, celle d’une époque.

En toile de fond, on découvre une Corée du Sud sous développée, où la police a mauvaise réputation parce qu’usant de trop de brutalité. Sous le joug d’une dictature, le pays entier vit sous les exercices antiraids et les manifestations réprimées par le sang… L’Histoire de la Corée du Sud se joue alors en parallèle de l’Histoire de nos protagonistes. Finalement, si les policiers échouent c’est sans doute à cause de l’époque ; de conditions de travail et de leur inexpérience. Des « policiers » dépassés par des actes qui pourraient s’apparenter à une nouvelle « ère » du crime sexuel. En somme, ils appartiennent déjà à une époque révolue.

Bong Joon-ho confirme une grande maîtrise technique qu’il avait commencée à exprimer avec son premier film Barking Dog Never Bites (2000). Il parvient à décrire des relations existantes entre coréens, en mettant l’accent sur les paradoxes et les tensions qui les habitent. Une grande maîtrise qu’il poursuit avec sa troisième œuvre, mais ceci est une autre histoire…

I.D.

mercredi 3 septembre 2008

Le chanteur Midada : Interview Exclusive !

mercredi 3 septembre 2008
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Je fais ici une trêve « People » (oui moi aussi je me mets aux potins !) pour vous présenter ou plutôt représenter un chanteur cambodgien très en vogue « chez nous » : Midada. Cette fois les circonstances sont différentes et je mets les bouchées doubles pour faire languir les plus connaisseurs. Voici l’entretien que j’ai pu soutirer de ma très chère cousine, qui a eu la chance de le rencontrer cet été. Interview « Star » : Action !

À quelle occasion as-tu rencontré Midada ?
Christine : J’ai rencontré Midada alors que j’étais en train de prendre mon petit déjeuner dans un restaurant aux abords de Phnom Penh.

Quelle a été ta réaction ?
C : En fait, je ne l’ai pas toute suite reconnu. C’est mon ami cambodgien qui m’a fait la remarque discrètement : « c’est Midada, le chanteur de Dans ce café ». Après quelque coup d’œil furtif, je l’avais enfin reconnu.

Etait-il si méconnaissable… ?
C : Non pas du tout. Juste qu’il était un peu différent de ce que j’avais pu voir de lui dans ces clips. Il est plus grand en vrai, et avec quelques kilos en plus !

Tu insinues qu’il est bien portant ?
C : Euh, oui plutôt, sans doute due à son succès… En tout cas, je rassure les fans, ça reste un bel homme ! (Rires).

Finalement, l’as-tu abordé ou as-tu laissé passer ta chance ?
C : Oui je l’ai abordé, mais je l’ai quand même laissé finir son « nomchok carry ». Quand il s’est levé, je l’ai salué et lui ai demandé si je pouvais prendre une photo avec lui. Il a volontiers accepté.

Alors… tes impressions ?
C : Très sympa. Souriant. Il nous a à son tour aussi beaucoup remercier de l’attention qu’on lui portait. C’était assez gênant d’ailleurs.

Dernière question, je n’ai pas pu être là malheureusement mais j’aurais certainement poussé la chansonnette... As-tu osé fredonner un bout de « Dans ce café » ?
C : Je vais te décevoir, je n’ai rien fredonné. Désolée ! (Rires).

 
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